Albert Guigui, Grand Rabbin de Bruxelles, auteur du livre Le judaïsme: vécu et mémoire [Ed. Racine] nous rappelle,
dans La Libre du jeudi 13 avril 2006ext, pourquoi Pâque(s) n'a pas de date civile fixe.
C'est l'occasion de reprendre le calendrier hébraïque !
La fête de Pâque (Pessah) a une date fixe.
Elle tombe le 14 Nissan.
Et les Pâques chrétiennes tombent en général le premier dimanche qui suit le 14 Nissan.
[…]
Le 14 Nissan ne tombe pas toujours à la même date civile en raison de la complexité du calendrier hébraïque qui, tout en étant un calendrier lunaire, doit tenir compte des saisons qui, elles, dépendent du calendrier solaire.
[…]
La journée dans le calendrier hébraïque commence et finit à la tombée de la nuit.
[…]
Le mois, quant à lui, est un mois lunaire.
Pour tourner une fois autour de la terre, la lune met 29 jours, 12 heures et quelques minutes.
Les mois du calendrier hébraïque devraient ainsi tous avoir 29 jours et demi environ.
Pour éviter de changer de mois au milieu de la journée, les mois ont les uns 29 jours et les autres 30 jours.
[…]
On obtient une année lunaire en multipliant la durée de chaque rotation de la lune autour de la terre par douze, soit trois cent cinquante-quatre jours environ (6 x 30 jours = 180 jours + 6 x 29 jours = 174 jours. Le tout fait 354 jours)
[…]
Il y a donc une différence de onze jours entre l'année lunaire et l'année solaire (365 jours - 354 jours = 11 jours).
Sans tenir compte de cette différence, l'année juive serait en retard chaque année de onze jours environ sur l'année écoulée.
De ce fait, les fêtes parcourraient toutes les saisons et la fête de Pâque serait parfois célébrée en hiver
[…]
Pour remédier à cet état de fait, on intercale, certaines années, un mois entier.
Ce mois intercalaire est placé juste avant le mois de Nissan et s'appelle Adar 2. Ainsi, sur une période de dix-neuf ans, sept mois intercalaires sont ajoutés respectivement aux troisième, sixième, huitième, onzième, quatorzième, dix-septième et dix-neuvième années. Ces années, qui ont treize mois, portent le nom d'années "embolismiques" (du grec embolismos, "ajouté").
Pour savoir si une année est embolismique ou non, il suffit de diviser le millésime de cette année par dix-neuf. Si la division donne un reste de trois, six, huit, onze, quatorze, dix-sept ou zéro, l'année est embolismique. Pour trouver la date civile correspondant à une année juive, on retranche de cette dernière quatre mille puis on ajoute deux cent quarante.
Exemple : 5766 - 4000 = 1766 et 1766 + 240 = 2006.
...
Voilà ! Ce n'est pas compliqué quand c'est expliqué clairement !
Savoir plus :
. Le judaïsme : vécu et mémoire - Albert Guigui - Ed. Racine
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mots-clés # : réflexion, temps, fêtes, Pâques, 2009
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